La fille qui fuyait son destin : épisode 2. BIRTHDAY BLOG SERIES DIX
Bonjour tout le monde.
aujourd’hui, nous continuons avec le deuxième épisode de notre micro nouvelle .
Très tôt dans la matinée de samedi, elle se mit en route. Chemin faisant, elle se sentit soudainement un soupçon d’inquiétude lui traverser le cœur : sa fille avait maintenant 17 ans. Elle était déjà assez grande pour que le roi puisse la ravir et la rajouter à la liste de ses nombreuses épouses. C’est avec cette pensée qui la répugnait que Ma’ Maku avançait à pas de géant car, il fallait être à Feu’ssap’ avant le coucher du soleil. Après plusieurs heures de marche rigoureuse, elle franchit le pas de la ville. La ville contrairement à ce qu’elle était de coutume était toute calme. Pas de klaxons des taxis, de bruits des brouettes qui transportaient les provisions des femmes revenues du marché, de mélodies de toutes sortes qui s’élevaient des points de vente et de consommation d’alcools, de divagations de la part d’hommes qui avaient déjà consommé à l’excès, de cris des enfants s’amusant dans tous les coins de rues. Tout ceci constituait en effet ce qu’on appelait « la grande ville ». Mais ce jour, tout cela avait été remplacé par des débris de planches et des carrosseries qui encombraient la route, des cendres qui laissaient là les restes d’un kiosque d’appel « call-box » qui aurait existé à cet endroit. Ma’ Maku s’enfonça dans les quartiers et après avoir dépassé quelques cases elle s’arrêta soucieuse ; elle ne se souvenait plus de la couleur du portail qu’elle avait franchi quelques années plus tôt. En effet, ici à Feu’ssap’ toutes les habitations sont renfermées sur elles par un portail ; pour des questions de sécurité. Partout où il y a des travailleurs, il y a des paresseux ; Le banditisme constitue l’un des problèmes auquel il faut faire face à Feu’ssap’ et les constructions tiennent en compte ce problème. Après un retour de mémoire rapide, la vielle femme parvint à se souvenir non seulement de la couleur mais aussi du numéro de la barrière. Elle entra et après accolades et cris de bienvenue comme à l’accoutumée, elle exprima les raisons de sa présence à sa sœur.
Sandrine s’était rendue à la boutique du coin de la rue question d’acheter des provisions pour la famille, car les marchés aussi n’avaient pas survécu à la vague des bulldozers grévistes. Ceux-ci interdisaient toutes activités d’ordre commercial dans les lieux publics. Les boutiquiers transformaient alors l’arrière-boutique en une véritable plate-forme d’exposition-vente. À son retour, Sandrine entendit sa tante parler avec un accent particulier, signe de la présence d’un invité. Elle courut vite laisser ses provisions et fonça aussitôt vers la pièce principale. En entrant dans la pièce elle vit sa mère, lui bondit dessus en criant :
-Ma’a !
La mère à son tour criait :
– wo’ Nsio’ !
Elle regarda ensuite sa fille d’un air examinateur, et releva la tête affichant une mine satisfaite ; sa petite fille était devenue une jeune dame humble et gracieuse, aux oreilles un peu décollées signe d’intelligence, un teint noire ébène et une taille d’une finesse digne d’un mannequin. Après de longues discussions entre Ma’ Maku et sa petite sœur et un compte rendu des années écoulées. Sandrine termina enfin le repas, Elle revint de la cuisine, installa la table et servi le repas, et toute la famille passa à table. La soirée se termina autour de la table, tout le monde discutant et riant de tout ce qui s’était passé ces dernières années. On n’en oubliait presque la grève qui continuait de battre son plein dehors.
Aujourd’hui c’est dimanche, normalement, les activités qui font la routine de ce jour sont l’église, les grands achats, la lessive, la vaisselle le repas et le repos. Pourtant, ce jour, impossible de bouger car la grève continuait de battre son plein. Les autorités n’avaient toujours pas donné le mot d’ordre d’arrêt de ce qu’elles n’avaient pourtant jamais commencé. Et les grévistes, décidés à obtenir gain de cause, ne cessaient pas les manifestations qui se faisaient de plus en plus violentes et meurtrières. En apprenant qu’elle rentrait au village avec sa mère, Sandrine fut prise de joie et de soulagement. Elle était si impatiente de retrouver cette paix et cette tranquillité qui caractérise le village, ainsi que ses souvenirs et ses amies d’enfance qu’elle demanda à sa mère si elles pouvaient y aller le même jour mais Ma’ Maku répondit :
- Tais-toi petite ingénue, tu ne dis que des inepties. Ne sais-tu pas que l’on doit respecter le jour que le créateur de l’univers à prévu pour l’adorer ?
Sur ces mots Sandrine se dirigea l’air confuse vers la cuisine, pour terminer le nettoyage comme à l’accoutumée.
Le lendemain, la jeune fille et sa mère se mirent en route et après de longues heures de marche, elles parvinrent enfin au village au coucher du soleil. Très vite, la nouvelle du retour de la jeune fille se répandit dans le village et arriva bientôt à l’oreille de l’abhorrable Takeu. Celui-ci ne perdit pas de temps et s’empressa d’informer le roi. Sandrine de retour dans la contrée depuis trois jours avait déjà été mise au courant de la menace. Elle avait aussi été mise au courant du départ de Mal’la son amie d’enfance ainsi que ses sœurs pour la chefferie en tant que épouses de ce roi sans scrupule. Terrifiée à l’idée de subir le même sort, elle se réfugiait à longueur de journée dans la case familiale, avec cette épée de Damoclès que toutes les jeunes filles du village avaient sur la tête. Malheureusement, un matin ce qui allait arriver arriva finalement. Quelques notables en compagnie du roi se pointèrent et traînèrent la jeune fille jusqu’à la chefferie. Ma’ Maku était après eux, suppliant et implorant le roi et ses notables d’épargner sa petite-fille ; Sandrine était tout ce qui lui restait au monde. Elle ne cessait de pleurer et déplorer sa solitude qui était en train de devenir éternelle.
A GAGNER CE SOIR DANS LE BIRTHDAY BLOG SERIES DE SOPHIA :
Ma copie de : Lettre à ma fille de Maya Angelou
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En attendant demain pour la suite de l’aventure
2 commentaires
Marc Ghislain
Interessant, et ravi de vous lire
sophia
Merci Marc,
à bientôt dans le troisième épisode!