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COMMENT MIEUX FAIRE FACE À LA VINGTAINE AVEC « THE DEFINING DECADE » DE MEG JAY #LIVRE

Quand je suis tombée sur ce livre il y a quelques semaines, je l’ai reçu comme signe à cause du fait que d’après le titre, il allait m’apprendre beaucoup de choses sur la vingtaine dans laquelle je suis désormais bien engagée. Je vous avoue que j’ai eu à relire certains chapitres qui pour moi étaient les plus saillants en termes de conseils. Pourquoi donc vous priver d’un tel graal ? bien sûr j’ai par la suite préparé une revue que je viens partager avec vous aujourd’hui en termes des leçons que j’ai tiré de la lecture de ce livre.
Un mot sur l’auteur et le contexte du livre
Meg Jay est la psychologue américaine qui a écrit « The Defining Decade : why your twenties matter and how to make the most of them now » en 2012. Elle commence son Doctorat et sa pratique clinique dans sa vingtaine. Son premier patient est un jeune qui comme elle traverse la vingtaine et cette première consultation lui apparaît comme un signe. Signe qu’elle devait s’intéressé aux jeunes entre 20-30 ans, au point d’en faire son domaine d’expertise. Ce livre se situe certes dans la société et le contexte américain mais je pense que, quel que soit le pays, nous pouvons tous nous identifier à son contenu.

Petit résumé
Dans ce livre, la psychologue s’oppose à une pensée commune qui veut que la vingtaine soit l’âge où l’on se cherche, ou l’on se pose les questions et où on a tout le temps devant soi. La vingtaine c’est cette période pendant laquelle on n’a pas à s’en faire, à trop se poser des questions car ayant la vie devant soi. On doit plutôt vivre sa vie, profiter de sa jeunesse, carpe diem ! Bref, une sorte d’adolescence attardée.
C’est ce terme qu’elle emploie dans le livre pour mettre en exergue le fait que, dans la société moderne, l’adolescence n’est plus à l’âge que nous connaissons tous. D’antan (selon le modèle de la société patriarcale), la vingtaine pour la femme était la période où elle quittait sa famille pour fonder la sienne au côté d’un homme qui lui devait d’or et déjà posséder les capacités physiques et matérielles pour prendre soin d’une famille. Voici, la société s’est arrangée à faire de la vingtaine une nouvelle adolescence. Un âge où le conseil que vous allez entendre le plus souvent est « il n’y a pas de quoi t’en faire, tu as toute ta vie devant toi. »
Plutôt, elle suggère qu’au lieu de cette nouvelle adolescence attardée, la vingtaine soit une sorte de maturité anticipée. Une période où l’on cimente sa carrière, sa vie de couple, sa vie de famille et sa vie sociale au sens le plus large. Une période où l’on trouve ses repères et sait exactement ce qu’on veut pour soi dans la vie et même comment obtenir ce qu’on veut pour soi.
L’auteure nous rappelle par ailleurs que, les décisions que nous prenons pendant la vingtaine sont celles qui auront vraiment de l’influence sur le reste de notre vie. Il y va de même pour les personnes que nous côtoyons, les relations dans lesquelles nous nous engageons. Elle va d’ailleurs plus loin en avançant l’argument selon lequel notre développement psychologique (du cerveau) atteint sa maturité au cours de cette période là.
Bref, c’est sur cette lancée que Meg Jay aborde certains sujets tel que les relations amicales, amoureuses, le travail, la famille un après l’autre en utilisant l’expérience de ses patients pour à la fin nous donner des conseils. Parmi ces conseils, certains ont particulièrement retenus mon attention.

Le capital identitaire ou   « identity capital « 
Sans doute le concept qui m’a le plus marqué au cours de la lecture car l’auteur y relève l’importance de la vingtaine dans la formation de l’identité qui sera la nôtre dans notre vie d’adulte.
Le capital identitaire c’est une collection de nos atouts personnels. C’est l’ensemble des ressources individuelles glanées au fils du temps. Ce sont en réalité les investissements fait sur nous même, par nous même. Il s’agit des choses dans lesquelles nous sommes suffisamment doués ou alors dans lesquelles nous exerçons suffisamment longtemps pour qu’il deviennent comme une partie de nous. C’est une partie de ce capital identitaire qui va dans notre CV à savoir nos diplômes, nos boulots, nos bonnes notes, et les associations dont nous faisons partie. Une autre partie de notre capital identitaire est constitué par des traits de caractères propres à nous tel la manière dont nous nous exprimons, nos origines, comment nous faisons face aux difficultés, notre morphologie.
Le capital identitaire représente la manière dont nous nous construisons au fil des ans. C’est ce capital identitaire qui sera pour ainsi dire notre monnaie quand sera venu le temps d’acheter un boulot ou une relation sérieuse sur le marché de la vie adulte.
Une partie de notre capital identitaire ne dépend pas de forcement de nous tandis qu’une autre partie nous incombe entièrement. Il nous revient de nous construire au fil des ans, un peu après l’autre comme on construit une maison. Le choix des briques et les facultés du maçon étant ce qui déterminera la qualité de l’adulte que nous deviendront.

L’importance d’avoir un plan
Il n’est pas question de trouver absolument le boulot de ses rêves et de bâtir la famille de ses rêves pendant la vingtaine. Seulement il est on ne peut plus important d’avoir un plan vers tout cela. Il vaut mieux savoir ce que vous ferez pendant cette période sans encore le réaliser que de n’avoir absolument aucune idée.

Le pouvoir des « weak ties »
Les weak ties sont ces personnes que nous connaissons, pas très bien, mais qui pourraient un jour ou un autre être la personne qui nous aide à trouver le boulot de nos rêves ou tout au moins qui y participera.
Même s’il est important d’appartenir à un groupe d’amitié surtout dans la vingtaine, l’auteure attire notre attention sur l’importance de ne pas se cantonner à ce groupe là. Ce sont nos amies qui sont là pour nous pendant nos joies et nos peines ; ils nous accompagnent, donne un coup de main quand besoin se fait, nous prêtent main forte dans les moments difficiles. Cependant, ce n’est pas forcément de là que viendra l’opportunité rêvé. En effet, c’est cette personne que nous ne connaissons que superficiellement qui est susceptible de nous présenter une autre personne qui travaille dans cette boîte dans laquelle nous rêvons tant de travailler.
C’est cela que l’auteure appelle les weak ties. Ces connaissances que nous négligeons et qui sont pourtant une partie importante de notre réseau et ceci fera ressentir dans notre vie d’adulte.
Pendant donc que nous profitons de la vingtaine et que nous passons du temps avec nos amies, souvenons-nous d ‘élargir et de maintenir notre réseau de connaissance car cela se fera ressentir dans notre vie d’adulte. Connaître quelqu’un qui connaît qui connaît quelqu’un est même si cela ne sonne pas très correcte un moyen d’obtenir ce qu’on veut lorsque la voix normale s’avère un peu plus compliquée.

L’illusion des réseaux sociaux
Il s’agit ici de toutes ces choses que nous voyons sur les réseaux sociaux et qui nous mettent la pression. Surtout si nous somme dans une situation qui ne nous satisfait pas particulièrement.
Un ami de la fac qui met à jour son statut de célibataire à marié, un autre qui change son lieu de travail pour mettre le nom d’une très grosse boîte ou même encore un autre qui poste une photo en pleine forme profitant d’un voyage en famille.
Il faut avoir le recul nécessaire pour ne pas se laisser prendre par ce jeu des réseaux sociaux. Surtout qu’en fin de compte, les gens n’y montrent que ce qu’ils veulent laisser voir.

Le piège de la cohabitation
Se mettre en couple et puis aménager ensemble ou même passer directement à certaines étapes qui traditionnellement n’interviennent qu’après le mariage vous empêchent d’évoluer tous les deux.
Cela amène les deux partenaires à revoir leurs exigences à la baisse, à tout simplifier, et à prendre tout plus à la légère. Alors même si c’est une décision qui semble commode au moment où vous la prenez, réfléchissez par deux fois sur l’impact que cela aura sur votre vie la vingtaine passée.

Laissé sur ma faim après la lecture ?
Je dois avouer que la première phrase qui m’est venue à l’esprit quand j’ai fini la lecture du livre était « mais encore ? ». Ce qui en soi exprime un certains nombres de malaises qui pourraient résulter de la lecture de ce livre.
Malaise parce que quelque part, je suis resté sur ma faim. En effet, même si elle présente de nombreux cas de figure qui sont notamment ses patients de la vingtaine reçu en thérapie, la solution miracle que j’attends à la fin de chaque témoignage à pour ainsi dire tardé à venir jusqu’à la fin du livre.
Par exemple, dans le chapitre sur les relations et le mariage. Elle évoque le piège que représente le fait d’aménager ensemble afin soi-disant de faciliter la vie de couple. Elle présente des cas des patients qui ont commis cette erreur et bam ! plus rien. Il est aussi possible que ce soit moi qui ai mis la barre très haute mais je tenais quand même à mentionner ceci.

Bonjour la déprime pour les plus de 30 ans ?
Honnêtement, si vous avez plus de 30 ans et que vous tomber sur ce livre pensant pouvoir trouver des conseils qui permettront de rectifier le tir ou quelque chose dans ce genre, je crains que ce ne soit pas la chose à faire. Surtout si dans votre trentaine actuellement vous essayez de trouver de nouveaux repères. Ce livre risque très vite de vous mettre face à vos échecs, et vos mauvais choix de la vingtaine. Je suis d’avis que, si vous avez plus de trente ans et vous le lisez, vous risquez d’en sortir déprimé. Surtout si votre situation actuelle ne vous satisfait pas encore.

En somme
Ayant personnellement engagé la deuxième moitié de ma vingtaine récemment (eh oui j’ai 26 ans !), je trouve que ce livre tombe à point nommé pour moi. Il est arrivé au bon moment. Un moment où vivre l’instant présent n’est plus forcément le credo et où la question « que vais-je faire de ma vie » commence à exiger une réponse urgemment.
Car à mon avis, dans la première moitié de la vingtaine, ce livre ne ferai pas le même impact. Il ne raisonnerait pas autant en un jeune de 20 ans qui débarque tout droit du lycée et qui veut juste profiter de sa nouvelle vie d’étudiant. Cela dit, si le jeune en question est un peu précoce (et je l’espère dans le cas de figure) il pourra au contraire prendre une avance considérable sur la vie et profiter encore mieux de la vingtaine tout en préparant et la planifiant sa trentaine et sa vie toute entière.

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Une femme dans la trentaine qui aime écrire

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